Explication : Pourquoi les marchés sont en émoi à propos d'une obligation bancaire à risque connue sous le nom d'AT1

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Sep 26, 2023

Explication : Pourquoi les marchés sont en émoi à propos d'une obligation bancaire à risque connue sous le nom d'AT1

Logos of Swiss banks UBS and Credit Suisse are seen in Zurich, Switzerland March 20, 2023. REUTERS/Denis Balibouse Acquire Licensing Rights LONDON, March 20 (Reuters) - Just over $17 billion worth of

Les logos des banques suisses UBS et Credit Suisse sont visibles à Zurich, Suisse, le 20 mars 2023. REUTERS/Denis Balibouse acquérir des droits de licence

LONDRES, 20 mars (Reuters) - Un peu plus de 17 milliards de dollars d'obligations du Credit Suisse, connues sous le nom d'Additional Tier 1 ou AT1, seront réduites à zéro sur ordre du régulateur suisse dans le cadre d'une fusion de sauvetage avec l'UBS (UBSG .S).

Dans le cadre de cet accord, les détenteurs d'obligations AT1 du Crédit Suisse ne recevront rien, tandis que les actionnaires, qui sont généralement classés en dessous des détenteurs d'obligations en termes de qui est payé en cas de faillite d'une banque ou d'une entreprise, recevront 3,23 milliards de dollars.

Les obligations AT1 émises par d'autres banques européennes ont fortement chuté lundi, le traitement réservé aux détenteurs d'obligations AT1 du Crédit Suisse mettant en évidence les risques liés à l'investissement dans ce type de dette.

Voici quelques-unes des implications de la dépréciation de l’obligation AT1 du Credit Suisse.

Les obligations AT1 – un secteur de 275 milliards de dollars également connu sous le nom d'obligations « convertibles conditionnelles » ou « CoCo » – agissent comme des amortisseurs si les niveaux de fonds propres d'une banque tombent en dessous d'un certain seuil. Ils peuvent être convertis en capitaux propres ou amortis.

Ils constituent une partie du coussin de fonds propres que les régulateurs exigent que les banques détiennent pour apporter leur soutien en période de turbulences sur les marchés.

Il s’agit du type d’obligation le plus risqué qu’une banque puisse émettre et comporte donc un coupon plus élevé.

Si les AT1 sont convertis en actions, cela soutient le bilan d'une banque et l'aide à rester à flot. Ils ouvrent également la voie à un « renflouement interne » ou à un moyen permettant aux banques de transférer les risques aux investisseurs et de les éloigner des contribuables en cas de difficultés.

Les AT1 occupent un rang supérieur aux actions dans la structure du capital d’une banque. Si une banque rencontre des difficultés, les détenteurs d’obligations se classeront au-dessus des actionnaires en termes de récupération de leur argent.

En Suisse, les conditions des obligations stipulent cependant qu'en cas de restructuration, l'organisme de surveillance financière n'est pas tenu de respecter la structure de capital traditionnelle, ce qui explique pourquoi les détenteurs d'obligations ont été perdants dans la situation du Credit Suisse.

Les titulaires du Credit Suisse AT1 sont donc les seuls à ne recevoir aucune compensation. Dans le cadre de l'accord de sauvetage, ils occupent un rang inférieur aux actionnaires de la banque, qui peuvent au moins obtenir le prix de rachat d'UBS de 0,76 franc suisse (0,8191 $) par action.

Les régulateurs européens ont déclaré lundi qu'ils continueraient à imposer des pertes aux actionnaires avant les obligataires, contrairement au traitement réservé aux obligataires au Crédit Suisse.

Par ailleurs, la Banque d'Angleterre a également déclaré que la Grande-Bretagne avait un ordre statutaire clair selon lequel les actionnaires et les créanciers des banques en faillite supportent les pertes, les instruments AT1 se classant devant les autres instruments de capitaux propres et derrière les obligations de deuxième niveau dans la hiérarchie.

Ce n’est pas la première fois que le traitement des obligations AT1 dans le cadre d’une refonte bancaire suscite une controverse. Un différend concernant la radiation d'environ 1 milliard de dollars d'obligations AT1 émises par la Yes Bank indienne (YESB.NS) en mars 2020 après que la Reserve Bank of India a lancé une restructuration du prêteur est actuellement soumis à une procédure judiciaire.

Les investisseurs obligataires ont été choqués par la décision du régulateur suisse d'obliger le Credit Suisse à réduire à zéro sa dette AT1. Mais s’ils avaient lu les petits caractères du prospectus des obligations, ils ne l’auraient pas lu.

Un conseiller bancaire et un investisseur en obligations ont déclaré que les actions du gouvernement suisse étaient légales puisque le type d'obligations AT1 émises par le Credit Suisse pourrait faire l'objet d'une dépréciation totale.

Mais le prix des obligations AT1 d'autres banques a chuté, les investisseurs étant paniqués, craignant que leurs obligations, censées offrir plus de protection que les actions, ne subissent le même sort.

La décision de ramener à zéro les obligations AT1 du Credit Suisse est considérée comme négative pour le marché obligataire AT1 à l’échelle mondiale.

Les analystes estiment que les investisseurs seront beaucoup plus prudents quant à l'achat d'obligations AT1 à l'avenir, ce qui rendra plus difficile la tâche des banques qui doivent lever des fonds sur les marchés obligataires pour répondre aux exigences réglementaires.

Les cours acheteurs des obligations AT1 des banques, notamment Deutsche Bank, HSBC, UBS et BNP Paribas, ont chuté de 9 à 12 points lundi, entraînant une forte hausse des rendements, selon les données de Tradeweb.